Tateru Yoshino - Park Hotel - French Gastronomic
Adress: Park Hotel Tokyo 25 F
1-7-1 Higashi Shinbashi Minato-ku Tokyo 105-7227
TEL: 03-6252-1155
Opening hours: Lunch 11:30-14:00(L.O.); Dinner 18:00-21:00(L.O.)
Menu: French & Japanese
Dress Code: Elegant casual
Michelin guide 2008 - 1 *
http://www.tateruyoshino.com/english/top002.html
Nouvelle réservation, nouvelle adresse, celle de
Tateru Yoshino, chef respecté à Paris du
Stella Maris, et nouvellement détenteur de deux étoiles pour ces deux établissements de Tokyo, respectivement au Park Hotel et au Shiba Park Hotel.
Deux nouvelles adresses qui ont de quoi donner des sueurs froides aux visiteurs gastronomiques, tant leur location peut sembler difficile à trouver, dans cet immense complexe mélangeant gares, centres commerciaux, hôtels et business center que peut être Shiodome.
Après des minutes éprouvantes de recherches, et la découverte du lobby situé au 25ème étage du Park Hotel, nous avons affaire à un problème de réservation récalcitrant, et face à un maitre d'hôtel un brin froid qui nous fait patienter, nous nous voyons dans l'attente de notre invité vedette. Invité vedette qui s'empressera de poster quelque chose sur le site d'ici peu (
Robin, je sais que tu me lis, tu me dois bien ça !).
La salle, à l'image de l'hôtel est dépouillée mais chic, sobre mais élégante, donnant une vue un brin bouchée par les nombreux immeubles de bureaux avoisinants. Peu de couverts, et des tables légèrement distantes entre elles. Plusieurs menus au diner, dont un très intéressant menu du terroir (7500 Yens sans taxes), qui permet de prendre chacun des plats à la carte. Bonne sélection de vins, tous français, avec une base de prix allant du plus léger ou plus lourd. Les serveurs ainsi que le sommelier, pour la plupart assez obséquieux, s'essayent à parler français, et devant nos questions sur les aliments des plats, n'hésitent pas à nous dévoiler une encyclopédie gastronomique du meilleur effet comique.
Nous sélectionnons pour la plupart un plat différent, histoire de mieux apprécier les horizons culinaires de la maison. Et nous arrêtons notre choix sur un excellent Château de Sales (Pomerol) de 98, apte à apporter de chatoyantes couleurs aux plats choisis. Au menu donc, après le traditionnel amuse bouche, Tomate farcie au crabe d'Hokkaido et avocat, sur un lit de gelée de pois verts; Asperges vertes sautées et ris de veau aux morilles, Parmigiano di Regianno et pour finir avec les entrées, un duo de foies gras, l'un mariné, l'autre au torchon, accompagné de ses toasts et fruits secs.
Les entrées sont servies assez rapidement, avec une belle présentation générale, des assiettes aux couleurs assez tranchées et une célérité exemplaire à servir le vin. Les asperges sont croquantes et les morilles donnent une saveur assez onctueuses à l'ensemble. Les ris de veau sont délicatement cuits avec un léger croustillant beurré. Classique mais très bien préparé. Le duo de foie gras alterne les saveurs. Avec un léger mieux pour celui un brin relevé par le poivre, et une cuisson mi-tiède pas désintéressante mais un brin trop sobre. La tomate farcie présente bien, et le crabe est délicatement bien saisi, avec le raffraichissement de l'avocat. La gelée apporte la dernière touche de fraicheur à l'ensemble. L'effet est réussi.
Nous poursuivons avec un "kinmedai", poisson nippon rôti et son émulsion aux pois, le poulet cuisson à 68°C, sauce "Albuféra" et une entrecôte japonaise, sauce à l'estragon et ses petits légumes. Le poisson est excellemment bien présenté, et la cuisson apporte un croustillant sur le dessus mais une chaire juste à point, parfumé par une légère émulsion aux pois. L'entrecôte est fondante, saignante, mais juteuse et les légumes apportent cette touche de simplicité bienvenue. Je suis plus dubitatif avec mon plat (je n'ai visiblement pas de chance avec les plats principaux à Tokyo), le poulet dont la cuisson, assure le menu, se fait à 68°C, garde un aspect légèrement rosé, et une chair peu tendre, assez ténue, peu goûteuse de saveurs. La sauce "albuféra" apporte un glaçage intéressant, mais pas suffisant pour apporter une touche de grâce en bouche. Petite déception.
Suivent les fromages. Et un service en assiette si pauvre, qu'on croiraient nos tranches aussi épaisses qu'une lame de cutter. Là où
Troisgros offrait un excellent et mémorable plateaux de fromage et des saveurs divines, nous sommes médusés mais amusés de ces tranches rachitiques.
Des fromages si finement coupés qu'ils ressemblent à des copeaux, j'ai honte pour eux...
Un couac que rattrape à peine les desserts. Certes, ils sont assurément plaisants, et haut en couleur, à l'image de l'assiette "zébrée" qui sert de décor. Mais leur classicisme et le jeu des couleurs n'apportent pas une touche de brillance sur la fin. A l'image du décor final (Le lobby de l'hôtel), l'ensemble prend des accents ternes de sobriété et de retenue.
Conclusion: Une étoile méritée, eu égard au cadre, au service et à certains plats, mais on aurait aimé des saveurs plus tranchées, moins prévisibles, plus rentre-dedans à l'image des assiettes. Et quand à faire (surtout), un plateau de fromage plus généreux. Reste une bonne adresse, un peu mal située, pour une gastronomie française classique revisitée au goût du jour par des produits locaux intéressants. Ajouter à l'ensemble des menus attractifs et une belle carte des vins resserrée et vous obtenez une sorte de joint-venture d'intérêt gastronomique et d'image pour Yoshino et la chaine des Park Hotel. Pour la sensation, j'ai des doutes, mais dans le cadre de vos affaires, et strictement de vos affaires, c'est on ne peut mieux.